La collectivite inspire, expire

La collectivite inspire, expire

il y a toute cette énergie qui cherche
il y a tous ces petits « nous »
il y a tous ces potentiels transfiguratifs
il y a toute cette collectivité, d’oiseaux de grenouilles en pleine métamorphose
d’oinouilles de greseaux et ça tourne, et ça tourne
il y a toute cette émulsion pour_: ce qui est attendu de nous

de quoi sommes-nous auteur-e-s dans la perte de contrôle?
de quoi sommes-nous critiques aujourd’hui?
pour qui le renversement?
qui est la grenouille qui sera l’oiseau demain?

il y a toutes ces macérations révolutionnaires_:
les nouvelles bases relationnelles
l’écoute mutuelle
les espaces-temps délibératifs qui nous protègent du monde auto-régulé
et qui s’intéressent à ce dont nous avons envie
« envie » non pas là-maintenant-tout-de-suite;
par « envie  » j’entend surtout les efforts somptueux
jusqu’aux inventions
pour s’accorder

il y a toute cette collectivité, ces entr’ouvertures
il y a toute cette parole pour défoncer les machines
à partir de quand très exactement devient possible la collectivité des oiseaux?
il y a toutes ces questions… ce sont plutôt des chevaux et des charettes

j’aperçois le mouvement délicieux de nos prunelles
j’aperçois tout ce qui peut s’apprendre encore
nous sommes le rêve,
qu’est-ce qui vient après le rêve?

Annabelle Aubin-Thuot
19 mai 2014, St. Félix