Pas loin de l’Atlantide (20/09)

Bien le bonjour!

C’est encore touTEs frisonnantEs de notre fin de nuit houleuse que nous
jetons cette bouteille à la mer. Car oui, nous sommes désormais des
naufragéEs. L’Eyrieux en crue a emporté quelques unes de nos affaires, pour
tout dire tout ce qui n’était pas arrimé ou à l’interieur d’un véhicule.
CertainEs se sont réveillées sur leur matelas, flottant et commençant à
dériver. D’autres par le bruit de l’eau entrant par les portières et les
passants de roues. C’est avec de l’eau jusqu’au nombril que nous sommes
montés sur la digue, et avons menés des expéditions de sauvetage de notre
matériel, enfin ce qui pouvait l’etre. Quel beau spectacle que celui du
corps humide courbé sous le poids des brochures et des sacs, se frayant un
passage à travers le courant chargé d’alluvions, de bordel, de branches.
Aprés le documentaire « nous sommes », c’eut été l’heure d’écrire une
pompeuse épopée : « nous survivons ».

Heureusement nous avons rapidement trouvé refuge aux Plantas, d’ou à peine
séchéEs nous constatons notre manque d’anticipation, rions encore bien
jaune de notre situation, planifions en creux la suite des évènements, pas
particulièrement emballées à l’idée de retourner sur place constater les
dégats et affronter la boue et la vase qui ont dues remplacer la verdure.
Et quoiqu’on se dise doctement « ce ne sont que des dégats matériels », c’est
les trippes un peu nouées qu’on envisage la suite.

Et maintenant que la crue redescend, on enfile nos bottes (ah non, pas de
bottes), on retourne fouiller les décombres, et viennent les questions : ou
sont la guitare de thib et les bottes de michele ? est ce qu’un camion noyé
jusqu’aux portieres redemarre un jour ? Est ce qu’on reste dans le coin ?
Notre avenir proche, c’est donc du tri et du séchage, des récoltes et de
la récup, pour avoir de quoi manger et nous couvrir.
D’ailleurs, si tu n’es pas au Testet pour bloquer les machines, tu es
bienvenuE parmi nous pour patauger et sauver ce qui peut l’etre.

A se demander si la nature nous avertit que parfois, il faut savoir
voyager -plus- léger … on va y penser.

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